Il y aura Aurélie ADLER, Emmanuel ADELY, Arno BERTINA, Sophie BENECH, Stéphane BIKIALO, Jean-Marie CHEVRIER, Marie COSNAY, Laurent DEMANZE, Frédérick DETUE, Mathias ENARD, Hélène GAUDY, Thierry GUICHARD, Yannick HAENEL, Elodie KARAKI, Mayils de KERANGAL, MAthieu LARNAUDIE, Marielle MACE, Jean-Charles MASSERA, Vincent MESSAGE, Alain NICOLAS, Yves PAGES, Michel PARFENOV, Ida PORFIDO, Oliver ROHE, Philippe VASSET.
Tania MOURAUD, Julien CAMPANI, Hervé HERPE, Christine DUMONT-DAYOT, Muriel MOREAU, Eugénie BACHELOT, Thierry BOURGUIGNON, Bernard BLOT, Isabelle DELATOUCHE, Elodie MANDRAY.
Introduction par Arno Bertina :
Certains écrivains se posent la question de l’Histoire ; ils veulent comprendre le sens de la pièce dont ils sont les figurants, voire, pour certains, des acteurs de premier plan. Châteaubriand fut l’un et l’autre, par exemple, en son temps. Mais si nous le lisons toujours, c’est d’abord parce qu’il sut voir quelles forces faisaient disparaître la société dont il était un des hérauts, et parce qu’il sut également saluer le monde qu’il voyait naître.
Ce rapport à l’Histoire et à l’actualité me fascine au plus haut point : je fais partie d’une vaste représentation que nous jouons à l’aveugle, dont j’aimerais connaitre le mouvement général. Ecrire est le moyen dont je dispose pour essayer – les livres ont le pouvoir de nous rendre voyants, ou incandescents.
Pour le monde soviétique, Svetlana Alexievitch est parvenue, à force d’obstination, à percevoir et à décrire cette lame de fond – en peu de livres. Pasternak disait qu’on ne voit pas plus l’Histoire en train de se faire, que l’herbe en train de pousser. Peut-être n’est-ce pas complètement juste, peut-être est-il donné à certaines œuvres d’être portées par le souffle des empires que l’on bâtit, ou par l’onde de choc de ceux qui s’effondrent sous nos yeux.
C’est ce rendez-vous là que nous aimerions décrire, à Guéret, entre une œuvre et son temps, s’il explique la puissance de certains livres, et l’énergie folle qu’ils nous transmettent.