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Dans le cadre d’un projet sur les questions de genres, quatre étudiantes de la licence Lettres-Sciences politiques ont décidé de mener une enquête, en novembre 2022, sur l’égalité des genres et des sexes au sein de l’UFR Lettres et Langues. Secondées par le service communication de l’UP (qui a garanti la conformité du projet aux normes RGPD), elles ont fait circuler un questionnaire au sein de l’UFR Lettres & Langues afin de donner la parole aux étudiant.es, de façon totalement anonyme.
Notre but est de rendre compte de la situation de l’UFR Lettres et Langues de Poitiers en ce qui concerne les inégalités de genre et de sexe et ce qui est fait pour y remédier. Nous avons donc créé un questionnaire pour interroger les étudiant.e.s, les professeur.e.s et le personnel de l’UFR sur ce sujet afin d’obtenir un avis le plus représentatif possible. Nous avons enregistré 111 participations, ce qui représente seulement 4 % de l’UFR et n’est pas suffisant pour nous rendre compte de ce que pense vraiment la majorité au sein de l’UFR. Nous nous doutons du fait que la plupart des personnes ayant participé à ce sondage se sentent impliquées ou du moins concernées par ces sujets. Les trois quarts des participants sont des femmes : cela est dû au fait que l’UFR compte plus de femmes que d’hommes, mais c’est aussi sans doute dû au fait que les femmes se sentent plus concernées par le sujet d’égalité des genres et des sexes ainsi que des violences sexuelles.
Environ 16 % des interrogé.e.s ont été témoins de violences ou de discriminations de ce genre au sein de l’UFR. Les réponses détaillées que nous avons pu enregistrer décrivent majoritairement des remarques sexistes et misogynes de la part d’étudiant.e.s et de professeur.e.s : des remarques sur les tenues, des contacts physiques non consentis. Ces résultats nous montrent qu’il y a encore un travail à mener pour observer la disparition des actes liés à une sexualisation ou objectification des femmes, même dans un lieu comme l’UFR de Lettres et Langues où de nombreuses actions sont mises en place pour lutter contre ces comportements et faire progresser les mentalités.
Dans cette partie, nous avons aussi eu des réponses qui concernaient les problèmes d’égalité de genre. Plusieurs témoignages similaires nous ont été rapportés, notamment sur la non-acceptation de la non-binarité ou bien la non-acceptation de la transition de genre qui se traduit par des moqueries ou par le refus de l’utilisation des bons pronoms. Cette partie du questionnaire nous a permis de voir à quel point il est nécessaire de poursuivre l’éducation autour de ces sujets.
Il est important de souligner la dernière question de cette partie, qui met en évidence la part importante de personnes qui n’ont pas été en mesure d’identifier si elles ou leurs connaissances ont vécu ou assisté à des violences ou des comportements sexistes et discriminants. Cette part se situe entre 10 et 20 %, ce qui est un chiffre important. Cela veut dire que beaucoup de personnes ont encore du mal à identifier les comportements problématiques et donc à agir en fonction. Notons toutefois que 85 % des interrogé.e.s se sentent en sécurité sur le lieu de l’UFR : un chiffre encourageant, mais pas encore assez satisfaisant, comme tous les résultats de cette première partie. Il est encore nécessaire, au sein de l’UFR, de réaliser des campagnes d’informations et de mener des actions pour que ces chiffres s’améliorent et soient enfin satisfaisants.
56 % des personnes interrogées ont répondu favorablement à la question « Selon vous, la Faculté de Lettres et Langues en fait-elle assez pour l’égalité de genre et de sexe ? ».
Cependant, les résultats du sondage indiquent certaines améliorations qui pourraient avoir lieu, notamment la mise en place de sensibilisations, le développement de cellules de discussion/soutien autour de ce sujet, ainsi qu’une plus grande représentativité des minorités dans les instances de communication et de direction, ou encore des infrastructures qui pourraient être non genrées telles que les toilettes[1].
Il est important de noter que seulement 36% des personnes interrogées ont affirmé connaître l’existence des référent.e.s égalité femmes-hommes dans la faculté de Lettres et Langues.
[1] Les toilettes de l’UFR sont majoritairement non genrées, ce qui est le fruit d’une volonté.
Les personnes n’ayant reçu aucun cours portant sur ce sujet représentent 72% des réponses. 60% des personnes ayant répondu au sondage souhaiteraient recevoir des cours sur ce sujet.
Les personnes n’ayant reçu aucun cours mettant en action des outils issus des études de genre dans le cadre de leur formation sont 52%, et 64% des personnes ayant répondu au sondage souhaiteraient recevoir des cours portant sur ce sujet.
L’utilisation du point médian et de la féminisation des noms de fonctions sont un peu observés au sein de l’UFR, surtout dans les mails. Or, en général, presque la moitié des réponses sont favorables à l’utilisation de la féminisation des noms de fonctions et 36% sont favorables à l’utilisation du point médian.
L’usage de pronoms inclusifs (tels que iels, celleux, etc.) est très peu observé au sein de l’UFR, les résultats sont quasiment nuls pour leur utilisation dans les mails et documents officiels.
La question de cette partie qui fait le plus débat est la suivante : « Que pensez-vous de l’usage de l’écriture inclusive en Lettres et Langues ? », puisqu’au moins la moitié des interrogé.es ont approuvé l’une des affirmations suivantes : « C’est compliqué à instaurer » ; « C’est difficile à utiliser » ; « C’est peu lisible3 ; « L’UFR Lettres et Langues ne doit pas l’utiliser » ; « Je n’ai pas d’avis sur le sujet ».
Enfin, 59% des personnes interrogées répondent « oui » à la question « Souhaiteriez-vous que le langage inclusif soit davantage utilisé en Lettres et Langues par le personnel et les professeur.e.s ? », notamment dans les mails et documents officiels. Il ne faut cependant pas négliger le fait qu’un quart des interrogés ne souhaite pas voir le langage inclusif être utilisé par l’administration et les professeur.e.s de l’UFR.
Selon les statistiques, les groupes de discussion, les ateliers de sensibilisation ou simplement parler semblent être les méthodes les plus efficaces. Viennent ensuite, les cours et les conférences qui sont considérées comme utiles par une large majorité. Les affiches et les expositions ont obtenu des résultats plus mitigés puisqu’un tiers des interrogé.es les trouvent inutiles, voire contre-productives.
A l’inverse, ne rien faire et adopter un point de vue neutre ne semblent pas aider à promouvoir l’égalité de genre et de sexe, même s’il y a également 10% des répondants qui pensent que le point de vue neutre peut promouvoir l’égalité de genre et de sexe et que cela est efficace. Quant à la proposition de ne rien faire, elle est considérée comme renforçant les inégalités par la moitié des répondant.e.s et par un tiers comme inutile. Il y a tout de même 5% qui pensent que cela est utile.
Selon 10% des répondant.e.s, en général, les actions suivantes – conférences, cours, affiches de sensibilisation, groupes de discussion et le fait d’en parler – sont inutiles ; les plus inutiles semblent être les expositions et les affiches de sensibilisation. Ce sont finalement des activités personnelles et directes que les interrogé.e.s préfèrent, où chacun.e peut interagir et intervenir.
En guise de conclusion, nous pouvons mettre en évidence la nécessité de former et d’informer les étudiant.e.s, les professeur.e.s et l’ensemble du personnel de Lettres et Langues autour de la question de l’égalité des genres et des sexes. Comme vu précédemment, 16 % des personnes interrogées ont été témoins de violences ou de discriminations de ce genre au sein de l’UFR, c’est beaucoup, d’autant plus que nous n’avons recueilli que 111 témoignages ; il est possible que ce chiffre grimpe s’il concerne l’entièreté de l’UFR. De plus, nous trouvons cela inquiétant qu’une importante partie des participant.e.s à cette enquête ne soit pas en mesure, par exemple, d’identifier clairement les violences et/ou les comportements sexistes et discriminants. De plus, 15% des personnes ayant répondu à ce questionnaire ne se sentent pas en sécurité sur le site de l’UFR. Ce lieu d’études, de travail qu’est l’UFR doit être un lieu sûr pour tous.tes.
Par ailleurs, seule une petite majorité estime que l’UFR « en fait assez pour l’égalité de genre et de sexe ». Une grande partie des sondé.e.s pensent que les actions autour de cette thématique pourraient être améliorées et/ou être plus nombreuses, et nous voulons à nouveau souligner la méconnaissance de l’existence des référent.e.s égalité. De même, nous remarquons que les cours d’études de genre ou mobilisant des outils issus des études de genre ne sont pas largement dispensés dans le cadre de l’UFR et que les personnes qui n’en ont jamais reçu aimeraient majoritairement en recevoir.
Concernant l’écriture inclusive, qui comprend plusieurs éléments, il s’agit d’une question qui divise. Des difficultés à utiliser et mettre en place l’utilisation du langage inclusif ont été évoquées, par exemple.
Quant aux moyens efficaces pour promouvoir l’égalité des sexes et des genres, une très large majorité des répondant.e.s se prononce en faveur du fait d’en parler et d’encourager des actions autour.
Pour finir, nous voudrions dire que ces éléments nous interpellent particulièrement puisque nous avons l’impression d’évoluer dans un environnement progressiste en ce qui concerne l’égalité des sexes et des genres mais nous voyons qu’il est plus que jamais nécessaire de persévérer dans la lutte contre les violences ou les comportements sexistes et discriminants. Les réponses à ce questionnaire nous ont suggéré des moyens d’action à mettre en place et/ou à approfondir que nous souhaitons porter à la connaissance de tous.tes ; nous espérons que ce rapport permettra d’éclairer certains points et inspirera l’ensemble des personnes évoluant dans l’UFR. Nous voudrions également signaler l’importance de ces réponses, en particulier en ce qui concerne la première partie, car notre UFR n’est qu’une petite partie de l’Université de Poitiers et également une petite partie de notre société : à plus grande échelle, le même problème des violences se pose de façon beaucoup plus large, par exemple, et il est primordial de lutter contre elles.
TURQUOIS Nolwenn Novembre/Décembre 2022
BARBIERI Clara
GILLES Gabrielle
BICHET DELGADO Isabel
L3 Lettres et Sciences Politiques