Session d’enseignements fondamentaux UE1 :« Histoire des relations entre texte et image » 7 et 8 octobre 2021 – UFR Lettres et Langues, Poitiers°, amphi Agnès Varda, Ouverte au public de l’UFR LL. Adressée aux étudiants et étudiantes de première année de master Bande Dessinée, master Littératures et Culture de l’Image et master Livres et Médiations, elle propose des conférences sur divers aspects de l’histoire des relations entre texte et image qui peuvent intéresser certain-e-s d’entre vous, étudiant-e-s  de licence ou inscrit-e-s dans un autre master, ou bien simplement curieux. Vous serez les bienvenu-e-s.

Il ne s’agit sûrement pas dans ces journées de produire une improbable continue « Histoire de relations entre texte et image » mais d’observer à travers ces conférences portant sur différentes périodes historiques, et relevant d’enjeux différents de l’intermédialité, les manières dont le texte et l’image se convoquent, se conjuguent, s’affrontent, se contredisent, ou enfin se mêlent dans des pratiques culturelles ou artistiques. Cette session propose un format intermédiaire entre la journée d’études qui réunit des chercheurs et le séminaire de master proposé par les enseignants. Les étudiants de master 1 valideront cet enseignement de l’UE1 par Quittus de présence ; les enseignants–chercheurs et les étudiants intéressés sont cordialement invités.
Chaque conférence illustrée sera suivie d’une ouverture à la discussion entre les invités et avec le public.

Programme :

Jeudi 7 octobre – amphi Agnès Varda
9h45 Accueil
10h15-12h
Liliane Louvel, Professeure émérite en études anglophones, FoReLLIS équipe B « Trans-poser: « ‘changer’ le texte. La transposition intermédiale. »
Il s’agira de voir comment a lieu le passage entre littérature et visuel envisagé en termes de transposition intermédiale, de conversion ou de dialogue. Les modalités en sont complexes et ne manquent pas de soulever des objections.
Cependant, force est de constater que la pratique de transposer dans les textes de divers types d’images (photographies, art pictural, tapisserie, cartes, installations, etc.) perdure depuis l’Antiquité. Quelles sont les conditions de possibilité de la transposition entre texte et image. Il s ‘agira alors d’interroger les anciennes habitudes qui consistent à considérer l’image comme un langage ; ce qui relève d’un nouvel iconoclasme.
Quelles sont les modalités du transfert ? Quels gains ? quelles pertes ? Je terminerai par quelques propositions critiques et l’introduction de ce que je nomme le tiers pictural.

14h-15h45
Luc Vigier, Maître de conférences en Littérature française, ITEM-CNRS  « Louis Aragon et le cinéma : de Charlie Chaplin à Jean-Luc Godard. »
Louis Aragon écrit ses premiers poèmes dada à partir du cinéma et en particulier des courts métrages de Chaplin. Il ne cessera plus, ensuite, d’écrire sur le cinéma, le décor, la lumière, les collages qui l’intéressent particulièrement dans le 7ème art, de Charlie Chaplin à Jean-Luc Godard. Réciproquement, une part de la poétique cinétique passera dans ses oeuvres, sous diverses formes, avec une attention toute particulière portée à l’animation, la variation et la superposition des images produites par la lanterne magique de la mémoire tout comme par le geste du dessin chez Matisse.

16h- 17h45
Charlotte Krauss, Professeure de Littérature comparée, FoReLLIS équipe B « L’évolution de l’imaginaire collectif entre texte et image : représenter les Russes au XIXe siècle »
Nous plongerons dans l’imaginaire collectif français en prenant pour exemple l’évolution de la représentation des Russes tout au long du XIXe siècle. De la dite « théorie des climats », reprise à l’Antiquité, aux évolutions de la situation géopolitique au fil des décennies, nous déterminerons plusieurs facteurs influant sur les fantasmes d’un pays lointain, encore peu accessible au public français de l’époque. Nous mettrons cependant au centre de notre réflexion le dialogue entre texte et image, ce qui nous permettra de voir que les représentations picturales d’abord très codées puis délibérément satiriques (Cham, G. Doré) ne peuvent être comprises qu’avec le développement de personnages littéraires reconnaissables comme « russes » qui, de leur côté, répondent aux images d’Epinal ou encore aux mises en scène de mélodrames ou d’opéras plus ou moins spectaculaires. Cette plongée dans un pan au premier abord exotique de l’histoire populaire permettra donc surtout de comprendre le rôle essentiel des liens intermédiaux dans l’évolution de l’imaginaire collectif.

Vendredi 8 octobre – amphi Agnès Varda
10h15-12h
Aurélie Moioli, maître de conférences en Littérature comparée, FoReLLIS équipe B « L’inscription de soi (Stendhal, Jean Paul, Ugo Foscolo) »  Il s’agit de proposer une réflexion sur le geste autobiographique au tournant des XVIIIe et
XIXe siècle dans les oeuvres de Stendhal, Jean Paul et Ugo Foscolo. Héritiers de Laurence Sterne et de ses arabesques, ces auteurs pensent un continuum de la ligne écrite à la ligne dessinée. On se concentrera en particulier sur le portrait et l’épitaphe de l’autobiographe en  interrogeant ce qui se dit de l’identité du je dans ses diverses graphies.

14h-15h45
Denis Mellier, professeur de littérature comparée, FoReLLIS équipe B « Trois râleurs : Duhamel, Barjavel, Gaddis. De la réticence à l’encontre de l’image ». Si nous avons tendance à valoriser les interactions et les hybridations entre les médias intermédialité, transmédialité), il n’en a pas toujours été ainsi. Des voix critiques se sont élevées pour opposer les arts entre eux, et particulièrement le cinéma venu menacer l’écriture, la pensée, la culture. On examinera trois de ces voix virulentes et intransigeantes,
prophétiques et futurologiques, celles de Georges Duhamel, René Barjavel et Williams Gaddis afin de mesurer quelques-uns de leurs arguments et constater peut-être qu’ils ne s’écartent pas si facilement que cela.

16h-17h45
AC Guilbard, maître de conférences en Littérature française et en Esthétique, FoReLLIS équipe B « Photolittérature : en quoi la photographie intéresse la littérature ? »
On exposera en quoi la photographie constitue un cas très particulier des rapports entre texte et image, irréductible aux médiums plus anciens de l’image fixe comme le dessin, la peinture ou la gravure. Les récentes études photo littéraires s’intéressent à des corpus littéraires variés dans lesquels la photographie « joue un rôle structurant », que ses images soient reproduites ou pas aux côtés du texte. On différenciera ainsi la photographie comme image, comme pratique et comme médium.

Pour tout renseignement sur ces deux journées: anne.cecile.guilbard@univ-poitiers.fr

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