LGV : » Un indigent et onéreux » feuilleton
Posté par bbvlgv le 25 février 2011
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Un lecteur revient sur laccord du conseil général de la Vienne au financement de la ligne à grande vitesse, suite à larticle paru dans notre édition de mardi.
Le feuilleton des lignes à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux et Poitiers-Limoges serait-il en train de devenir un exemple de la dégradation de notre démocratie et de lindigence de ceux qui prétendent lexercer en notre nom ? En effet, alors que lÉtat a décidé le doublement de lactuelle ligne Paris-Bordeaux par une nouvelle ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux et projette dy adjoindre un barreau entre Poitiers et Limoges, il exige pour financer son projet que les communautés régionales, départementales et urbaines participent au montage financier.
- » Un financement aux frais des collectivités et donc du contribuable »
Ce financement concède pour la première fois en France lexploitation des deux lignes à un constructeur privé, le groupe Vinci. Lequel ne participera pour la LGV-SEA quà 21 % du coût des travaux, estimé aujourdhui à 7,8 milliards deuros, et en constante augmentation depuis le début du projet. Autrement dit, au moment où les collectivités locales déclarent toutes être en difficultés pour faire face au transfert de charges que leur impose lÉtat sans moyens suffisants, ce même État leur demande de sendetter pendant 50 ans pour se substituer à lui et garantir au concessionnaire privé la rentabilité économique improbable dune LGV, qui par ailleurs sera aussi [...] coûteuse sur les plans environnemental et social.
Devant autant dincertitudes et de risques financiers, les contribuables pouvaient espérer que leurs élus aient au moins la pertinence de demander des études complémentaires et plus sérieuses de la part de Réseau Ferré de France, dont la légèreté et le manque de transparence ne cessent dêtre dénoncés par tous.
Après avoir déclaré quils ne mettraient pas un sou pour un aménagement ferroviaire qui relève de la seule responsabilité de lÉtat, les [élus] finissent par céder aux pressions du gouvernement, et sont incapables, à droite comme à gauche, de dire non aux lobbies de la grande vitesse et à la pensée unique dune croissance économique quils imaginent toujours sans freins ni limites.
Ainsi, vendredi dernier, [...] la majorité socialiste au conseil régional Poitou-Charentes, pour ne pas dire non au financement de 103 millions deuros de la SEA, a proposé de façon inédite doctroyer un prêt à lÉtat, et, lundi, un consensus UMP-PS [a vu le jour] au conseil général de la Vienne, [avec à la clef] une participation à hauteur de 28,3 millions deuros. Les contribuables ont bien du mal à percevoir leur intérêt. »
Christian Lanneau (Poitiers). La Nouvelle République